J’ai découvert il y a quelques temps, un peu par hasard, un jeu de plateau américain au look trash et heavy metal : Dungeon Degenerates. Après un mouvement de recul face aux couleurs criardes, j’ai finis par apprécié son design. En tous cas, il a un vrai style visuel à part. Et cela se retrouve dans le style d’aventures : on ne joue pas des héros prêts à sauver la veuve et l’orphelin mais une bande de paria, gueux et autres exclus de la société qui débutent prisonniers aux confins d’un empire déliquescent, le Wurstreich (l’Empire de la saucisse !).

Ce jeu d’aventure et d’exploration est bien noté sur Boardgamegeek ou autre. Contrairement à ce que laisse penser le nom, ce n’est pas un dungeon crawler mais plutôt un land crawler, puisque on va parcourir une carte de terres imaginaires divisée en 4 grandes régions et parcourue de sentiers, routes et d’un fleuve.

Les terres basses sont relativement civilisées et on peut y affronter des agents des autorités qui vous recherchent, mais on y trouvent aussi des nécropoles ou des sectes. Les mauvaises terres ont été dévastées par un cataclysme et sont peuplées de gobelins, démons et bandits. Les terres humides regorgent de maladies, d’hommes crapauds et de monstres peu ragoûtants. Les hautes terres rassemblent les zones de montagnes désolées, le Temple de la folie… et ne sont pas mieux fréquentées.

Le jeu est coopératif et jouable de 1 à 4. Le matériel est coloré et de bonne qualité. On choisit un des 8 aventuriers définis par 6 caractéristiques. Il va s’améliorer en obtenant des compétences spéciales et en accumulant plus d’équipement. Un vil nécromant tient lieu de méchant lointain qui veut prendre le contrôle du territoire et va le rendre de plus en plus dangereux. Après une phase de voyage ou de repos, on détermine dans quel lieu le niveau de danger augmente puis on détermine si chaque groupe d’aventuriers est attaqué puis (ou en même temps) s’il fait une rencontre. Ces monstres et rencontres sont spécifiques à chaque région.

Le jeu propose une vingtaine de missions reliées entre elles selon les choix fait par les joueurs. Justement, un des grands intérêts du jeu est la grande liberté qu’on ressent. Par exemple, au début, on peut accepter la mission du gardien de prison pour s’évader mais on peut très bien le trahir ensuite, rouler pour sa pomme, se construire une base, travailler pour différents groupes plus ou moins louches, etc. En plus de tenter de réussir une mission, il faut toujours avoir un œil sur la progression du grand Villain qui peut déclencher la fin de la campagne. Si on laisse le danger progresser partout, cela peut aller vite et il est de plus en plus difficile de se déplacer librement.
Le jeu contient de très nombreuses cartes dont voici quelques exemples :

La boîte de base ne contient pas de figurine mais on peut se procurer les héros/anti-héros auprès de l’éditeur ainsi que quelques suppléments (nouveaux aventuriers, monstres, rencontres et missions). J’ai acheté Mean streets qui apporte 4 nouveaux aventuriers et de nouvelles missions avec l’ajout d’une épidémie de peste, 2 livrets de région avec des missions et les figurines des 12 aventuriers que je possède pour l’instant.
Voici les 4 premières que j’ai peintes :

Elles sont grandes (échelle 36-40mm) et en métal.

Je dois dire que j’adore ce jeu. C’est un de mes favoris actuellement. Le combat, qui est central, est intéressant, les monstres sont funs et variés. On vit des aventures loufoques. Il y a de quoi jouer longtemps sans se lasser. Dommage qu’il soit difficile à trouver si on ne veut pas payer les frais de port des Etats-Unis devenus exorbitants. Il est édité par Goblinko qui refait un kickstarter de temps en temps pour le réimprimer.